jeudi 6 mars 2008

L'environnement n'est pas une priorité pour le gouvernement fédéral

Ron Thompson, commissaire fédéral à l'environnement, dresse un bilan bien peu reluisant concernant les actions - ou devrais-je dire l'inaction - du gouvernement actuel et de ses prédécesseurs libéraux. Le gouvernement Harper, depuis son élection, n'a pas tenu ses engagements en matière d'environnement. Il dénonce également le fait que la majorité des autres problèmes énoncés par ses prédecesseurs avaient été mis de côté et, de ce fait, n'avaient pas été réglés. Ces problèmes remontent aussi loin qu'en 2001, durant le règne de Jean Chrétien.

Le commissaire constate des retards notamment dans le nettoyage des Grands Lacs, le manque de surveillance des sanctuaires fauniques et le manque de volonté des ministères à faire une évaluation environnementale rigoureuse de leurs programmes.

Comment se fait-il que le gouvernement reste aussi inerte face aux demandes du peuple qu'il représente? Comment se fait-il qu'il continue de financer l'exploitation des sables bitumineux en Alberta?

Justement, parlons-en des sables bitumineux. L'extraction de ces sables ont un impact très élevé sur l'écosystème. Prenons, par exemple, l'Alberta. Dès l'ouverture d'une mine à ciel ouvert, l'extraction des sables bitumineux détruit complètement la forêt boréale dans la région où la mine est installée. Les compagnies minières prétendent que la forêt boréale sera resaurée après l'extraction. Cependant, dans la région de Fort McMurray, en Alberta, trente ans après l'ouverture de la première mine, il n'y a eu aucune restauration.

L'extraction des sables bitumineux relâche des agents polluants qui se dispersent dans l'air. Le méthane est l'un de ces agents. Lorsque l'on coupe les arbres pour extraire le sable, on retire également la tourbière qui se trouve dans la région de coupe. Les arbres et la tourbière sont des réserves naturelles de CO2. En retirant les tourbières et en coupant les arbres, il y a une augmentation des gaz à effets de serre qui brûlent la couche d'ozone. L'extraction d'un baril de sable bitumineux libère près de 80 kg de GES. En produisant un baril de pétrole extrait des sables bitumineux, on génère trois fois plus de gaz à effet de serre que la production de pétrole ordinaire.

De plus, pour produire un baril de pétrole extrait des sables bitumineux, il faut le nettoyer avec de l'eau chaude. Pour être plus précis, il faut cinq barils d'eau chaude pour nettoyer un baril de sable. Dire qu'on dépense l'eau douce de la sorte quand on commence à manquer d'eau potable.

Qu'est-ce que le gouvernement trouve à faire pour régler le problème? On continue à financer les compagnies de pétrole pour qu'il exploite les sables bitumineux en Alberta. C'est sûr! C'est payant! Cependant, on ne regarde pas les dépenses que cela engendre! Plus on intoxique les gens de ces régions, plus les urgences se remplissent, plus il y a de gens dans les hôpitaux. Ça coûte cher donner des soins à un patient! Mais ça, le gouvernement fédéral ne voit pas ça... Ou peut-être qu'il ne veut tout simplement pas le voir; ça ne serait pas bon pour les coffres de l'État!

Il faut que, en tant que citoyens responsables et avertis, l'on dénonce haut et fort l'inertie du gouvernement dans le dossier de l'environnement.

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