mercredi 5 mars 2008

Dossier de l'Aide Financière aux études: les étudiants sont-ils vraiment favorisés par ce programme?

Une fois de plus, le gouvernement met des bâtons dans les roues des milliers d'étudiants du Québec. Cette fois, ce sont les étudiants de la classe moyenne qui se retrouvent pénalisés par le régime d'aide financière aux études. Voici un portrait peu reluisant de ce programme.

Quelle est la mission de l'Aide financière aux études? Elle se résume ainsi: « favoriser l'accès aux études en offrant un régime d'aide financière adapté aux besoins de la population étudiante». Pourtant, le programme n'est pas si adapté aux besoins des étudiants. Premièrement, l'AFE ne permet pas d'assurer un niveau de vie décent aux étudiants bénéficiaires. En n'étant pas indexées chaque année, les dépenses admises dans le cadre de l'AFE privent les étudiants de 40M$ annuellement. Actuellement, le montant total octroyé par l'AFE, divisé par le nombre d'étudiants qui ont droit à l'AFE équivaut à environ 6$ par jour pour se nourrir. Le maximum d'aide mensuelle accordée est d'environ 700$ alors que le seuil de faible revenu établi par Statistiques Canada pour une personne seule est de 1150$ par mois. Est-ce que parce que nous sommes étudiants que nous devons vivre sous le seuil de faible revenu? Est-ce que le programme actuel de l'AFE assure des conditions nécessaires à la réussite de l'étudiant?

L'AFE n'assure définitivement pas aux étudiants les conditions nécessaires à leur réussite scolaire. Saviez-vous que la principale cause d'abandon des études est le manque de ressources financières? Ce phénomène n'est pas seulement présent chez les étudiants recevant de l'AFE mais également chez ceux qui ont été refusé à cause du niveau de leur revenu. De plus, le nombre d'heures consacrées à un travail rémunéré, s'il excède 15 heures par semaine, est un facteur important de ralentissement ou d'interruption des études. Plus un étudiant consacre des heures dans un emploi rémunéré, moins il lui en reste pour se consacrer à ses études. Donc, moins l'étudiant étudie, plus il augmente ses chances d'échouer.

Autre fait pertinent: l'AFE demande à des parents qui n'en ont pas les moyens de contribuer financièrement aux études de leur enfant. Saviez-vous que c'est à partir d'un revenu annuel de 30 000$ que l'on demande aux parents de payer pour les études de leur enfant? Saviez-vous également que ce revenu est en dessous du seuil de pauvreté? Est-ce normal que des parents, qui vivent sous le seuil de faible revenu, doivent être en mesure de payer pour que leurs enfants puissent avoir accès à des études postsecondaires? En plus de tout ça, 43% des étudiants se faisant refuser l'aide financière aux études à cause du revenu de leurs parents, ne reçoivent en réalité aucune aide de ceux-ci.

Pour les parents-étudiants monoparentaux, l'AFE considère toute pension alimentaire excédant 100$ par mois, comme un revenu. Ce qui veut dire que, pour une mère monoparentale qui reçoit 500$ par mois de pension alimentaire, 400$ de ces 500$ seront considérés comme un revenu pour la mère. Elle sera automatiquement pénalisée lorsqu'elle fera sa demande d'aide financière. Cela prive, en réalité, l'enfant de sommes qui lui sont destinées.

En terminant, les raisons énumérées plus haut démontrent que le programme d'aide financière aux études devrait être amélioré pour subvenir adéquatement aux besoins réels des étudiants des années 2000. Ce dossier reste à suivre d'ici les prochaines semaines...

2 commentaires:

drezz a dit…

J'viens de lire ton article pis ta vraiment raison, la plupart des jeunes lachent leurs études parce qu'ils savent qu'ils ne seront jamais capable de trouver toute l'argent nécessaire... C'est troublant de voir a quel point les têtes du gouvernement ne savent pas où mettre leurs prioritées!

Audrée L.

Michael Bond a dit…

C'est vrai ce que tu dis et, en plus, il y a l'ADQ qui veut démanteler le réseau des Commissions scolaires... Si cela arrivait, on reviendrait probablement au temps de la "petite école"!